Goodbye Karelle
Jeudi 25 avril
13 h
Le 22 Est & Ouest
Biographie
Goodbye Karelle est le projet musical mené par l’auteure-compositrice et actrice Karelle Tremblay, dont le premier album Hugh Greene & the Lucies Made Me est paru en septembre 2023.
Sa musique évoque les tonalités feutrées des icônes du spoken word comme Leonard Cohen et Tom Waits, mais elle s’inscrit dans une production moderne et plus tranchante associée à des artistes
contemporains comme Mitski, Snail Mail et Japanese Breakfast.
Le projet est piloté par l’actrice maintes fois récompensée qui se plaît à changer de cap dans un nouveau désir d’expression personnelle, afin de se consacrer à son amour de la musique.
Les conflits liés au genre, à la sexualité et aux relations forment un monde unique et profondément exutoire pour l’auditeur. La musique de Goodbye Karelle est le fruit d’un parcours ponctué par les méandres amoureux et le tourment des jours qui passent pour celle qui tient, cette fois-ci, le rôle de narratrice et de protagoniste.
Intitulé Hugh Greene & the Lucies Made Me, I’album a été coécrit et coproduit par Jean-Philippe Levac. Il a pris forme au fil de trois ans avant d’être enregistré dans une vieille maison bordée de champs figés dans l’hiver, quelque part sur la frontière entre l’Ontario et le Québec.
N’ayant pas de formation professionnelle en musique, mais pratiquant cet art depuis mon enfance, mon processus créatif a été très intuitif. J’ai puisé mon inspiration dans les détails les plus simples des aléas du cœur, ainsi que dans les expériences les plus complexes que j’ai vécues tout au long de ma vie de jeune adulte.
Avec mes quelque 10 années d’expérience dans le milieu du cinéma et de la télévision au Québec et au Canada anglais, une image s’est nécessairement formée avec le temps, mais je crains qu’elle ne me
représente pas réellement. Avec ce projet, j’avais envie de la clarifier, de me révéler à moi-même et aux autres.
Mon identité de genre est complexe. Dans mes textes, il m’arrive de parler de moi au masculin. Je ne m’identifie pas complètement au genre féminin. Cependant, en raison de mon travail d’actrice, dans un environnement encore très hétéronormé, j’ai toujours été étiquetée comme femme.
La musique m’a permis d’exprimer mon genre en déployant ma force créatrice. Mais ça ne s’est pas fait sans peine. Quand j’ai commencé à faire de la musique, je n’arrivais pas à m’entendre sans effets, j’essayais de la camoufler du mieux que je pouvais, ce qui allait un peu à l’encontre de ce que je voulais projeter ; quelque chose d’assumé, au croisement du masculin et du féminin, une voix rauque et profonde, une voix enfouie qui était la mienne.
J’ai toujours été touchée et inspirée par la force tranquille des mots et leur possible assemblage poétique; j’aime particulièrement écrire des paroles.
Alors que mon métier d’actrice m’oblige à réciter les mots des autres, la musique m’offre la possibilité de les écrire, de jouer avec leur rythme et leur musicalité.
Il m’est souvent arrivé de me sentir dépossédée de ma propre parole; voire en conflit avec des valeurs que j’incarnais sans qu’elles ne m’habitent.
Forte de cette expérience muselée, de cet empêchement de m’exprimer pleinement, est né ce besoin de définir ma propre identité artistique. J’avais une vaste collection de textes dans mon téléphone, laquelle s’enrichissait à tout moment, à chaque jour. Ces textes sont venus former le squelette de mes compositions.
Cet album s’articule autour d’un même thème : la complexité aussi belle que douloureuse des relations affectives qui m’ont marquée dans les dernières années.
Je veux profiter de chacune de ces occasions pour concrétiser mon récit et ajouter des pages à l’histoire que je veux raconter. Surtout, je ne veux prendre aucun raccourci intellectuel : il ne s’agit pas d’un projet
satellite.
C’est Goodbye Karelle.
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